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Annonce
du papa envoyée par email
C'est
avec une vive émotion que je vous annonce que Maëlis est
née le samedi 7 février à 16h17.
Elle pèse 3
kg 960 et a les cheveux châtains comme son papa.
Elles vont bien
toutes les deux. Il y a eu beaucoup d'attente car le col restait
bloqué, mais au bout de quelques heures et les produits magiques
des sages-femmes, tout est rentré dans l'ordre. C'est pourquoi
j'ai tardé à vous tenir au courant.
.... ben j'crois
ça y est là !!! J'CHUIS PAPA !!!!!!!
Le récit de la naissance de
Maëlis de mon point de vue (la maman)
Avant-propos : Le récit de la
naissance de Maëlis est long... très long !!!
Je
suis désolée mais je ne sais pas écrire en peu de
mot un moment aussi intense dans ma vie.
Bon
courage aux curieux(ses) qui iront jusqu'au bout.
Vendredi 6
février 2004
Je termine la journée hyper active par un bon bain chaud… je me
dis que ça peut peut-être faciliter l’ouverture de mon col
grâce à la détente et à la marche
effectuée dans la journée… Il est déjà
ouvert à 2cm depuis mercredi grâce au tour de doigt
efficace du gynécologue. Je me dis aussi, que si le travail
démarrait dans la nuit, je serais déjà toute
propre et prête à partir.
Je me couche vers minuit et je mets du temps à m’endormir.
Samedi 7
février 2004
Aller directement à : 3h30
/ 5h / 6h
/ 7h / 8h
/ 8h30 / 9h
/ 10h / 11h
/ 12h
/ 13h30 / 15h / 15h30 / 16h / 19h
3h30
du matin, je sens un PLOP qui résonne dans mon ventre… bizarre
pourtant je ne la sens pas bouger et même si j’ai eu un
écho dans tout le ventre elle ne semble pas m’avoir
envoyé de coup de pied… je commence à penser à ma
poche des eaux car j’avais lu divers témoignages sur ce fameux
PLOP indescriptible… donc je me lève pour aller faire pipi en
m’attendant à tout moment à l’inondation… mais rien. Un
peu déçue je me recouche mais je ne fais que somnoler,
toujours dans l’attente d’un écoulement suspect. Je me
lève plusieurs fois très rapprochées pour refaire
pipi, persuadée à chaque fois que ça va couler
d’un coup. Mais ça ne coule qu’aux toilettes et j’en arrive
à me demander si je contrôle toujours mes urines ou si
c’est du liquide amniotique qui s’échappe…
5h
du matin. Je me décide à me lever carrément. Si
jamais je m’étais trompée, je préfère ne
pas réveiller Stéphane avec mes allées et venues
pour rien. Je m’installe dans le canapé en bas avec un drap de
bain sous les fesses « au cas où ». Je continue de
lire mon Harry Potter après avoir avalé 2 tartines de
Nutella et un verre de lait. Si c’est le grand jour, je ne veux pas
partir faire mon marathon le ventre vide. Peu importent les
recommandations habituelles, si la nature veut me faire accoucher
à jeun, elle n’aura qu’à me faire tout renvoyer !
Je ressens de vagues pressions dans le bas-ventre, mon ventre durcit.
Sûrement des contractions. Dans le doute de ces sensations, je me
mets à noter les heures pour voir si c’est régulier.
5h27
5h29
5h33
5h38
5h45
5h49
5h53
5h57
6h00
et là un flot de liquide s’écoule d’un coup. Je fonce aux
toilettes et quand ça s’arrête, je mets une protection et
je décide de réveiller Stéphane. Cette fois-ci je
n’ai plus de doute, ce n’est pas ma vessie qui me joue des tours et
c’est bien pour aujourd’hui.
Je monte le réveiller et sur le coup il panique en pensant qu’il
a oublié de mettre son réveil pour aller travailler. Je
lui dis « Ne t’inquiète pas, je perds les eaux, je n’ai
pas mal, on prend notre temps pour réunir les affaires et on
part tranquillement ». Il se lève avec la tête toute
ensommeillée et tourne un peu en rond, il ne sait plus par
où commencer. Il n’est pas inquiet mais tellement encore dans le
brouillard qu’il a du mal à s’organiser, moi je suis calme et il
me fait sourire avec sa tête ébouriffée.
6h21. Je
prends donc le temps d’allumer l’ordinateur et d’envoyer un email
à tous pour prévenir de notre départ pour la
maternité. Je refais le tour de la maison pour vérifier
que nous n’avons rien oublié, je regarde la pièce en me
disant que je ne la reverrai pas avant quelques jours et ça me
fait bizarre de me dire ça. J’ai du mal à réaliser
qu’aujourd’hui, je vais accoucher ! Ce soir nous serons 3.
Nous partons donc un peu avant 7 heures. J’ai mis un drap de bain sur
le siège par précaution mais ça ne coule plus
beaucoup. Ma protection suffit à éviter de tout inonder.
J’arrive à monter en voiture et à discuter tranquillement
même pendant les contractions qui sont tout à fait
gérables.
Vers 7h, nous arrivons à
l’interphone de la salle de naissances et quand je sonne on me dit
« oui ? » et là je sais pas quoi dire « Heu…
ben j’ai perdu les eaux… » « j’arrive ».
La sage-femme, Christine, arrive et me place en salle d’examen.
Lendemain de pleine lune oblige, je suis la cinquième future
maman à arriver avec la poche des eaux rompue. Elle m’ausculte
et un nouveau flot de liquide inonde le lit, ça me fait rire et
j’enlève ma montre en vitesse : elle n’est pas waterproof !! Le
toucher fait un peu mal, Christine me demande de me détendre
pour récupérer ses doigts… après la contraction
d’accord ! J’ai le périnée très tonique, si je ne
me détends pas suffisamment un simple toucher vaginal devient
une torture.
Je
suis dilatée à 3cm, le travail a bien commencé et
on m’installe donc dans une chambre sous monitoring. Les contractions
sont régulières, le cœur de Maëlis bat comme un
tambour de façon régulière. Je ne souffre pas, je
commence à respirer à chaque contraction et je continue
de lire mon Harry Potter entre chacune d’elles.
8h.
Nouveau toucher : je suis dilatée à 4 presque 5, le
travail progresse comme il faut, on va donc me poser une perfusion puis
on ira en salle de naissance pour la péridurale. Première
tentative de pose de perf sur le bras gauche… elle trouve la veine avec
difficulté, j’écrabouille la main de Stéphane
pendant qu’elle fouille avec son aiguille dans mon bras : « Ha
c’est bon… mince elle a claqué… Il faut recommencer. »
Super. On retente le coup coté droit cette fois, avec une autre
infirmière qui s’y colle. Je re-écrabouille la main de
Stéphane pendant qu’elle farfouille encore avec son aiguille…
impossible de trouver la veine ! On garde le sourire en plaisantant :
je n’ai vraiment pas de veine ! Bon dans ce cas, l’anesthésiste
se chargera de poser la perf. Avec tout ça, mes contractions ont
beaucoup diminué, je ne les sens presque plus et elles
deviennent rares.
Vers 8h30, je me lève donc de mon
lit pour aller jusqu’en salle de naissance, un peu gênée
de traverser le couloir avec les fesses à l’air dans la
charmante liquette fournie par l’hôpital ! Et arrivée
là-bas « Oups, j’ai oublié de faire pipi, je
reviens ! » Et je retourne dans ma chambre pour aller aux
toilettes avant de ne plus pouvoir quitter la salle.
L’anesthésiste arrive, il est très sympa, on plaisante un
peu sur mon manque de veine et il en cherche une
désespérément. Finalement il pose la perf sur ma
main droite, c’est censé être plus douloureux que sur
l’avant bras mais j’aurais préféré qu’on commence
par là finalement j’aurais moins souffert. Puis on me fait
prendre la position dos en boule pour qu’il puisse faire tous ses
petits dessins dans mon dos. Pas de souci, je suis parfaitement
détendue, je lui explique juste que je ne me retournerai pas
tant que ça ne sera pas posé, je ne veux pas voir
l’aiguille, ni rien du matériel posé près de lui
pour ce geste. Stéphane reste près de moi pendant tout ce
temps, et c’est une bonne surprise car je pensais qu’il serait
obligé de sortir.
On m’injecte le produit
anesthésiant, ça brûle pendant qu’il pousse le
produit puis ça me chauffe le dos. « Je peux y aller, pas
de contraction ? » « Allez-y ça fait un moment que
je ne les sens plus ! » Il pose la péri mais moi je ne
sens que ses doigts qui poussent mon dos puis un petit quelque chose
qui appuie plus fort mais pas plus que s’il poussait dans mon dos avec
l’ongle de son pouce. Il me demande de lui indiquer si je sens plus
d’un coté que de l’autre. Oui je sens plus à gauche. Il
termine et me placarde le dos de sparadraps. Je regarde l’heure : il
est 9 heures.
Comme
toutes ces manipulations m’ont perturbée, je n’ai plus beaucoup
de contractions, elles sont faibles et anarchiques. On me pose donc une
première perf de syntho pour relancer le travail. En même
temps, j’ai donc la première dose de péri qui commence
à diffuser. Je sens des fourmis dans mon dos et ça
chauffe. Ma jambe gauche est très chaude et la droite glaciale,
ça agit plus d’un côté que de l’autre mais je n’ai
pas plus de sensations douloureuses d’un côté que de
l’autre. Au retour des contractions, je les ressens comme une pression
du bas-ventre sans la douleur. Nouveau toucher, je suis à 5 cm.
Tout va bien. Je fais une baisse de tension due à la
péri, je me tourne donc coté gauche bien allongée
en attendant que ça passe. Quelques instants plus tard ça
va mieux et je me remets à mon aise.
Christine me demande si j’ai l’intention d’allaiter, oui, bon alors si
tout va bien on fera du peau à peau : à la naissance elle
me la pose sur le ventre, est-ce que le papa voudra couper le cordon ?
oui, pas de problème par contre pour le premier bain ça
ne sera pas possible, après le peau à peau on l’habillera
directement pour ne pas la refroidir. Pas de problème, je suis
aux anges, je rêve de cette première rencontre et mise au
sein naturelle depuis des mois.
On attend donc la suite.
A 10h
je suis dilatée à 6, je suis assise en tailleur le bassin
le plus ouvert possible, je compte sur la gravité pour m’aider
à faire descendre la petite car elle est encore très
haute. Je respire consciencieusement à chaque contraction, elles
ne sont pas douloureuses mais je les sens très bien. J’ai pu
constater que le petit cœur de Maëlis qui normalement se situe
entre 130 et 150 battements pas minute, descend entre 100 et 120
à chaque contraction. La sage-femme m’avait bien expliqué
que c’est normal, je ne suis pas inquiète, mais je vois que
respirer comme il faut à chaque contraction lui permet de garder
un meilleur rythme cardiaque. J’applique donc la méthode de
respiration que j’ai apprise plutôt que d’ignorer cette sensation
et continuer de discuter avec Stéphane.
A 11h
à je suis dilatée à 7, le travail progresse bien.
Je ressens de plus en plus les contractions. Je demande l’avis de la
sage-femme avant de m’accorder un bonus de péridurale, si elle
estime qu’on est près du but, il ne vaut mieux pas, mais elle me
dit que non, le col est dilaté à 7 cm mais il est encore
épais et c’est un peu inquiétant. Maëlis est encore
très haute, j’ai largement le temps de profiter de ce bonus.
Donc je me l’accorde et je refais une petite baisse de tension. Je
reste sur le côté gauche jusqu’à ce que ça
passe.
A 12h
je suis toujours dilatée à 7 cm… Le travail semble
bloqué, on relance une perf de syntho. Je continue de respirer,
entre les contractions, je plaisante avec Stéphane : je commence
à avoir faim ! Je ne regrette pas d’avoir fraudé mes deux
tartines de Nutella ce matin ! Je demande à Christine à
quelle heure elle termine son service, elle s’en va à 14h30.
J’espère accoucher avec elle car je ne suis pas sûre
d’avoir le peau à peau avec la sage-femme suivante. Elle me met
la dose de perf pour faire avancer les choses, mais ce n’est pas
gagné pour que j’accouche avec elle. Je commence à
trouver le temps long.
A 13h
les choses n’ont pas beaucoup progressé, elle me met une perf
supplémentaire (du magnésium je crois), elle m’explique
que je n’accoucherai pas avec elle, elle va me présenter la
sage-femme suivante, je suis déçue. Elle me
prépare aussi à l’idée que si le travail reste
bloqué avec ce col épais, une césarienne est
envisageable. Non non non pas ça !
Les perfusions successives agissent beaucoup maintenant, les
contractions redeviennent douloureuses, je m’accorde une nouvelle dose
de péri. Nouvelle baisse de tension, je me remets sur le
côté gauche.
13h30, Christine me présente Charlotte
et me dit au revoir, je suis déçue mais elle me promet de
venir me voir demain dans ma chambre. Charlotte est gentille aussi mais
bon avec Stéphane le courant ne passe pas, sur le coup je ne
m’en rends même pas compte car pour moi ça va. Ma dose de
péri n’agit pas suffisamment par rapport à la nouvelle
intensité des contractions provoquées par la perf, elle
m’incite à reprendre une dose, je ne suis pas au bout je peux me
le permettre. Elle m’installe sur le coté gauche la jambe
supérieure relevée dans un étrier pour favoriser
la descente et forcer ce col épais à finir de s’effacer.
C’est semble-t-il très efficace car tout à coup les
douleurs supportables deviennent très intenses. Je perds mon
souffle, je n’arrive plus à reprendre de l’air. Je viens de
reprendre une dose de péri, la machine est donc bloquée
pour 1/4 d’heure. Charlotte me débloque un bonus
supplémentaire. La douleur est toujours présente mais je
finis par retrouver mon souffle. Je demande à revenir sur le
dos, cette position est trop inconfortable et douloureuse. Elle
provoque une sensation de pesanteur insupportable dans le bas-ventre.
Une fois revenue sur le dos, je tolère beaucoup mieux, je me
remets en tailleur et j’ouvre mon bassin au maximum comme ma sage-femme
me l’avait appris. En même temps tout mon corps me démange
sérieusement. Je demande à Stéphane de me gratter
le dos mais c’est à peine si je sens ses ongles, je me gratte
les jambes, le ventre mais je sens la démangeaison et à
peine le grattage. C’est un effet secondaire de la péridurale,
moins gênant tout de même que mes chutes de tension (qui au
plus bas est descendue à 6/3 !).
A 15h
le col est enfin effacé et dilaté à 8 cm.
Charlotte me demande de me remettre sur le coté gauche
même si je n’y tiens pas : ça fait progresser le travail
plus vite. Pour le moment le cœur de Maëlis bat comme il faut (je
respire pour elle ça me fait plaisir), donc la césarienne
s’éloigne mais il ne faut plus que ça dure, ça
traîne depuis trop longtemps. Comme je ne suis pas fan de cette
position, elle négocie 1/2 heure sur le côté et
ensuite 1/2 heure en tailleur pour me reposer avant de commencer
à pousser. J’accepte le deal un peu de mauvaise grâce mais
je me console en me disant que c’est pour le bien de Maëlis.
Aussitôt tournée à gauche la douleur reprend le
dessus sur tout le reste. Charlotte m’incite à bien respirer et
à me détendre. Si c’est trop douloureux, elle me propose
de pousser pour me soulager. Je pousse donc à chaque contraction
en faisant de grands schhhhhh schhhhhh, c’est le seul moyen de la
supporter. Je panique et je perds parfois mon souffle, je pleure un
peu, Stéphane s’était éclipsé juste avant
ce moment-là pour avaler quelque chose et son absence ajoute
à la difficulté, alors même que je n’aurais pas su
expliquer lequel de ses gestes me rassurait ou me soulageait avant
qu’il parte. Quand il revient, il me trouve donc beaucoup moins
souriante qu’à son départ (que j’avais encouragé,
il était à jeun depuis le matin et blanc comme un linge,
je craignais qu’il ne finisse par se sentir mal au mauvais moment). Je
continue de pousser et pleurer à la fois et je lui demande de
pousser dans mes reins à chaque contraction. C’est à
peine si je sens la pression qu’il exerce et je lui demande de pousser
plus fort tandis que je pousse contre lui en même temps. Je
regarde l’heure défiler et j’attends 15h30 avec impatience,
c’est l’heure du repos sur le dos, c’est l’heure où je vais me
sentir mieux.
Quand 15h30 arrive, je me rétablis,
mais la pression douloureuse en bas ne disparaît pas cette fois.
Charlotte arrive, installe les étriers, je lui dis que je ne
veux pas être coupée, elle m’explique que le poids attendu
de Maëlis la fait douter de la possibilité de la sortir
sans déchirure et qu’une coupure propre est plus
conseillée. Cela dit elle me promet de faire son maximum pour
limiter la coupure.
Revenir au début
Elle m’ausculte et je suis à dilatation complète. Je le
savais, j’ai envie de pousser à chaque contraction. Elle
m’explique à nouveau comment pousser et me propose de commencer
quand je le sens. Je commence donc à la contraction suivante.
Elle me guide et m’encourage, me corrige pour rendre mon effort plus
efficace. Je dois prendre plus d’air avant de bloquer, je peux
râler si ça me chante mais entre les poussées car
relâcher mon air me fait perdre de la force. Je suis
concentrée et je m’applique pour suivre tous ses conseils
à la lettre, Stéphane est près de moi, il
maintient ma nuque à chaque poussée mais c’est à
peine si je le sens. Entre chaque contraction, il me propose le
brumisateur pour ma bouche desséchée. Charlotte me
propose de voir la tête qui se présente et je vois dans le
miroir un peu de sa tête toute fripée : elle est
serrée dans mon col et son crâne souple s’est
accommodé de cette pression. La partie visible de sa tête
n’est pas plus grande qu’une pièce de 5 francs à ce
moment-là.
A chaque contraction je pousse 2 à 3 fois le plus fort que je
peux. La pression que je ressens est telle qu’elle m’incite à
faire tous les efforts possibles pour la faire disparaître. Tout
à coup je n’aime plus mon bébé, je veux qu’elle
sorte, je n’en peux plus et je veux l’expulser de là. Mais elle
progresse très doucement. Je continue mes efforts, guidée
par la voix et la main de Charlotte qui appuie sur mon ventre pour
m’aider à viser. Je sens son autre main qui travaille mon
périnée par de grands mouvements circulaires pour l’aider
à s’ouvrir sans déchirer. Elle m’enduit d’un produit
lubrifiant pour que la tête glisse le mieux possible. Ses
encouragements et ses gestes préventifs me rassurent. Je n’ai
pas peur de pousser, je sais qu’elle fait tout ce qu’il faut, je n’ai
plus peur d’être coupée même si je sais que c’est
plus que probable : la pression est si forte que je réalise
mieux à quel point ça doit être serré. Mon
périnée est en plus très tonique, et j’essaie de
le détendre : le geste de sa main m’aide à en garder
conscience.
Je pousse de nombreuses fois mais Maëlis qui n’était qu’au
1er palier au début de mes efforts descend lentement mais
sûrement. Elle a 3 paliers à traverser. Elle franchit les
étapes et sa tête qui faisait yoyo entre les paliers finit
par se stabiliser au suivant.
Charlotte m’enduit de bétadine et rase 4 ou 5 cm carrés
de peau à droite, là où elle risque de devoir
couper. Elle me l’explique et me dit qu’elle fera tout son possible
pour éviter de le faire mais que je dois comprendre que
ça sera sûrement nécessaire.
Pendant tout ce temps, je suis enfermée dans mon corps, pleine
de mes sensations et concentrée soit dans la poussée soit
dans la détente. Je ne réponds plus que par des
monosyllabes et quand elle me propose de voir sa tête à
nouveau dans le miroir, je ne sais plus faire que non de la tête,
je n’ai pas le temps, j’ai autre chose à faire, j’ai un poids
inconfortable à dégager de mon corps, il faut qu’elle
sorte à la prochaine. Je fais donc l’effort le plus long que je
puisse faire, je pousse au delà des exigences de Charlotte et
quand 2 belles poussées semblent la combler d’aise, j’en ajoute
une troisième de moi-même, il n’est plus question que
ça dure, elle doit sortir. A chaque nouvelle contraction j’y
crois, je me dis que si je donne tout sur celle-là, ça
sera la dernière.
Au bout de 3/4 d’heure
d’efforts intenses je sens la sage-femme couper par petits coups. Plus
tard j’ai même demandé à Stéphane (qui a
tout vu…) si elle avait utilisé des ciseaux ou un scalpel car
j’ai senti comme des petits coups de cutter. Mais je n’ai pas mal quand
elle coupe, toutes les autres sensations submergent celle-là et
d’un coup, je sens la tête sortir. Sur le coup je crois
même qu’elle est sortie entièrement, mais non. Je
réalise que la gynécologue était derrière
Charlotte à observer, et elle lui dit « Attend on
échange les places ». Et elle me dit «
Maintenant, vous ne faite plus rien c’est moi qui agit ». Et moi
« Qu’est-ce qui se passe ? » Je ne comprends pas tout de
suite : la tête est sortie mais les épaules sont
bloquées, c’est qu’elle est carrée ma fille ! La
sage-femme et une infirmière prennent mes jambes et les font
manœuvrer sans que je réalise bien quelle position je prends,
pendant que la gynécologue manipule la tête de
Maëlis. Deux mouvements brusques et douloureux me font crier et je
sens d’un coup le corps complet sortir, comme un chapelet de 4 ou 5
perles de 10 cm de diamètre qui sortirait de mon vagin (j’y ai
réfléchi plus tard et je pense que ces boules devaient
correspondre à l’épaule, la hanche, les fesses, les
genoux tous ronds de ma puce). Le soulagement est immédiat. On
la pose sur mon ventre, je pleure et je ris à la fois, elle est
toute bleue. Je réalise que Stéphane coupe le cordon en
l’entendant demander « Je coupe ici ? », sans quoi je
n’aurais même pas remarqué. La sage-femme la sèche
le plus possible, mais Maëlis ne crie pas, et ne rosit pas. Elle
la prend et me dit qu’elle va la désobstruer car elle est
très encombrée et n’arrive pas à prendre son appel
d’air. Je l’ai eue sur moi à peine 30 secondes me semble-t-il,
je n’ai pas eu le temps de la voir vraiment à travers mes larmes
Je pleure de soulagement, l’effort est terminé, Stéphane
m’embrasse, écarte les cheveux collés à mon visage
en sueur, on se serre la main, on est heureux.
A quelle heure est-elle née ? Stéphane me répond 16h17 et 53 secondes. On me dit elle
est bien belle c’est du bon 4 kg ça ! La pesée vient
confirmer l’estimation: 3kg960, elle a eu la coquetterie de faire
l’économie de 40 grammes !
Les petits cris de Maëlis
commencent à se faire entendre, des petits miaulements plaintifs
et sans vigueur, des gargouillis confirment qu’elle est très
encombrée. Son long passage par mon col lui a fait avaler
beaucoup de mucosités, et le blocage des épaules à
la sortie, aussi court qu’il me soit apparu sur le moment, l’a
obligée à rester les poumons enserrés dans mon
corps, l’empêchant de prendre l’appel d’air qu’elle aurait
dû avoir à ce moment-là.
Je ne suis pas inquiète, toute l’équipe est très
calme, les gestes sont précis, on m’explique qu’elle a du mal
à récupérer et qu’il faut l’emmener à
côté pour la désobstruer mieux et lui donner un peu
d’oxygène, « on l’aide un peu et on vous la ramène
». Stéphane la suit et part voir ce qui se passe. Je me
retrouve seule un instant mais je ne suis pas inquiète, elle est
entre de bonnes mains et tout le monde est très calme.
On vient même me rassurer tout de suite, elle
récupère, elle est sous cloche d’oxygène pour
aller mieux, je ne dois pas m’en faire. La gynécologue me fait
la conversation, « alors comme ça vous êtes
assistante maternelle ? c’est bien vous avez de l’entraînement
alors… c’est géré par la mairie non ?… » pendant ce
temps je ne me rends même pas compte que le temps est long. Elle
tâte mon ventre tout mou, on dirait de la gelée ça
me fait rire et bizarre de le voir si « plat » et flasque
après l’avoir eu tendu et rond si longtemps. Le placenta semble
s’être décollé tout seul comme il faut. Elle saisit
le cordon et me propose de pousser pour l’expulser. Un énorme
masse sort d’un coup. Je dis « La vache il est
énorme ! ». J’ai l’impression qu’il devait peser au moins
2 kg ! elle me dit qu’il est proportionnel au poids du
bébé. Elle l’observe et il est entier, pas de
problème donc, l’accouchement est terminé.
Elle recoud la petite épisio en me parlant de choses et
d’autres, me dit qu’elle est très petite, seulement 2 points
à l’extérieur, Charlotte m’a soignée aux petits
oignons. « J’ai vu qu’elle a hésité jusqu’au
dernier moment pour couper, mais vu le poids de votre fille elle ne
pouvait vraiment pas faire autrement. La coupure est très belle,
ça va aller très bien. »
Puis on me nettoie, on m’installe dans un autre lit, et je
réalise que le temps à passé beaucoup plus vite
que je ne le croyais, il est déjà 17h, 3/4 d’heure que Maëlis et
Stéphane sont partis, on est venu me dire
régulièrement que tout allait bien, mais je n’avais pas
réalisé tout le temps écoulé. Je comprends
alors que le peau à peau est définitivement exclu, j’en
suis très déçue et l’inquiétude à
propos de la santé de Maëlis m’envahit.
On pousse enfin mon lit dans le couloir jusque devant la porte de la
salle de réanimation, Maëlis est sur une table chauffante
avec des capteurs et des fils de partout, une cloche en verre recouvre
le haut de son corps et lui envoie un mélange d’air enrichi en
oxygène pour lui permettre de faire remonter sa saturation trop
faible. Stéphane est près d’elle et lui caresse les
jambes. Je n’ai pas mes lunettes, je suis loin, je ne vois pas bien. Je
demande à Stéphane où sont mes lunettes et il me
répond tout sourire « dans le sac », sans
réagir. Je m’emporte et je lui crie « mais va les chercher
je ne la vois pas ! Je ne l’ai pas vue, ça fait 3/4 d’heure que
tu es près d’elle toi, dépêche toi ! » Il
réalise que les infirmières qui m’accompagnent ne vont
pas aller fouiller dans notre sac et se précipite un peu
bousculé par ma soudaine colère.
Je récupère mes lunettes et je suis malgré tout
malheureuse. Je ne la vois pas bien : elle est loin, elle a la
tête tournée du coté où je ne peux pas la
voir. Ils lui ont mis un petit bonnet, a-t-elle des cheveux ? je n’en
sais rien je n’ai même pas eu le temps de voir quand je l’ai eue
sur mon ventre. La pédiatre et la sage femme sont auprès
d’elle à tout moment. Surveillent les bips des alarmes, et
chuchotent leur avis sur l’évolution de son état entre
elles. A un moment j’ai juste le temps d’entendre Apgar à 4. Je
sais ce que ça veut dire, j’ai tout lu. Je réalise alors
complètement que tous les messages rassurants qu’on m’a
apporté jusqu’à présent étaient
destinés à ne pas m’inquiéter, mais visiblement
ici tout le monde est inquiet. Je pleure sur mon lit. Je pleure de ne
pas pouvoir la toucher, de ne pas la voir mieux, de la voir dans cet
univers médical « froid » (même si la table
est chauffante ça paraît si inhumain), je pleure j’ai peur
de l’avoir à peine vue et de déjà la perdre. A
écrire ces lignes j’en pleure encore. On vient me rassurer, elle
va mieux, elle récupère, elle se remet je ne dois plus
m’inquiéter le plus dur est passé. Quand est-ce que je
pourrai l’avoir ? Encore 1/2 heure il faut qu’elle remonte sa
saturation. De 1/2 heures en 1/2 heures, 2 heures se sont
écoulées, finalement elle passe un petit moment en
couveuse : la cloche de verre prévue pour les
nouveaux-nés est un peu juste pour elle : elle touche les bords
alors en couveuse elle sera plus à l’aise.
Stéphane m’expliquera plus tard que tandis qu’on venait me
rassurer sur son état, lui il entendait la pédiatre et la
sage-femme envisager de faire transporter Maëlis au CHU de
Bordeaux en fonction de son évolution. Finalement nous avons
échappé au pire.
Nous avions prévu que Stéphane sortirait appeler tout le
monde quelques temps après la naissance, et à l’annonce
de la 1/2 heure d’attente, il se propose d’y aller, mais je suis
effondrée, je n’ai pas encore ma fille, je garde mon homme. Je
le retiens près de moi : « Si on l’a dans une demi-heure,
on peut attendre. Ne me laisse pas toute seule. » Je reste donc
là à attendre et à pleurer tandis que
Stéphane me lit la saturation et la température : les 2
facteurs qui vont déterminer à quel moment nous la
récupérerons. Le temps passe, mon chagrin ne tarit pas et
augmente même avec ma honte : j’ai faim ! Ma fille est en
couveuse, et moi je pense à manger ! C’est le premier sentiment
de culpabilité de maman que je ressens.
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Il est 19h, Stéphane essaie de me
convaincre d’accepter qu’on m’amène dans ma chambre en
l’attendant plutôt que de rester ici à pleurer. Finalement
je finis par accepter de la quitter des yeux. On me promet un plateau
repas tout de suite et ma fille juste après. Je suis un peu plus
motivée.
Nous nous retrouvons donc à 2 dans la chambre. Finalement cette
intimité me fait du bien, pleurer comme je le faisais au milieu
d’un couloir à la vue du personnel qui passait par là
ajoutait à ma détresse. Stéphane me rassure, ne
plus entendre les bips des machines et ne plus écarquiller les
yeux sans mieux la voir me permet de me calmer. Je mange et on attend.
Un appel de chaque grand-mère me parvient dans cette chambre
où nous n’avions même pas vu qu’il y avait un
téléphone. Elles sont très inquiètes, elles
ont su par le standard l’heure de la naissance et à 19h30 elles
se doutent que notre silence radio n’est pas normal. J’ai du mal
à les rassurer, je suis encore triste moi-même et je ne
sais pas comment ne pas paraître aussi abattue que je ne le suis.
Inutile d’ajouter à leur angoisse puisque maintenant nous savons
que tout va bien, elle va bientôt nous rejoindre, mais ma
frustration est telle de ne pas encore la connaître que c’est
bien difficile.
Enfin vers 20h on nous
l’amène, j’expédie ma mère au
téléphone pour pouvoir la prendre tout de suite. Les
larmes arrivent encore, cette fois de soulagement et de bonheur.
Charlotte la pose dans mes bras et s’en va, nous laissant le temps de
faire connaissance à 3. Quand nous serons prêts, il
suffira de l’appeler pour qu’elle m’aide à lui donner le sein
pour la première fois. Je la mange du regard et je l’apprends
par cœur. Je me rends à peine compte que ce bébé
que je ne connais pas, c’est Maëlis, le bébé que
j’aime depuis 9 mois, celle à qui nous avons parlé et
à qui nous avons envoyé tous ces signaux tactiles
à travers mon ventre. Je pleure aussi de ne pas la
reconnaître. J’ai manqué cette étape où je
voulais la voir au sortir de mon ventre, et finalement que la
voilà, je ne sais pas qui elle est. J’ai 4 heures de sa vie
à rattraper. C’est infime et énorme à la fois, je
n’arrive pas à m’ôter de la tête que c’était
les 4 heures les plus importantes de nos vies à toutes les 2 que
le sort nous a volé.
La première mise au sein se passe à merveille, elle
tête comme un bébé qui a fait ça dans le
ventre pendant 9 mois ! La sage femme est d’avis qu’elle devait
téter son cordon in utero. Même en couveuse elle cherchait
déjà téter ses poings.
Comme on doit bientôt me faire monter dans ma chambre, j’ai du
mal à laisser Stéphane partir passer ces fameux coups de
fil à tous pour annoncer la naissance de notre fille. Attend
qu’on nous la ramène, attend de voir sa première
tétée, attend qu’on nous ait montées dans la
chambre… finalement il arrive à me convaincre. Il faut qu’il
monte mes affaires, il a faim, il est fatigué, il ne s’est pas
douché de la journée, il a besoin de rentrer et en plus
avec tous les appels qu’il doit passer il n’est pas couché ! Il
part en me promettant de revenir, il doit m’apporter une bouteille
d’eau et quelques petites choses oubliées. En fait je suis
rassurée de savoir qu’il va revenir. Il ne se couchera pas avant
1 heure du matin, le temps d’avaler quelque chose, de passer les coups
de fil les plus urgents et d’envoyer par emails les premières
images tirées du caméscope numérique aux
grands-parents impatients et frustrés de la distance qui les
empêche de partager notre bonheur au plus près.
Quand on me proposera de la prendre en pouponnière ce
soir-là, mais réponse est immédiate : « j’ai
mis 4 heures avant de l’avoir, pas question que je la laisse ».
Je savais que mes premières visites allaient arriver le
lendemain, je voulais la connaître avant les autres et non pas la
découvrir en même temps qu’eux… la nuit a
été très difficile. Peu de sommeil, beaucoup de
pleurs, ou plutôt de hurlements, et le défilé
incessant des infirmières pour comprendre pourquoi ces cris si
perçants dans cette chambre. La matinée a suivi de
même, et l’après midi elle s’est enfin endormie pendant
les visites. Elle a repris la chanson quand tout le monde est parti, au
moment où j’étais arrivée au bout de mes forces.
Deux nuits de veille d’affilée entrecoupées par un
accouchement long et éprouvant, la visite longue des amis,
j’étais épuisée moralement, et physiquement.
Stéphane a donc insisté pour que je la laisse à la
nurserie la nuit pour récupérer moi-même. On me
l’amènerait pour les tétées. J’ai fini par
accepter à contre cœur et surtout de guerre lasse ce que je
m’étais promis de ne pas faire, et Stéphane a pu me
consoler et m’offrir le réconfort de sa présence dans une
intimité à 2 qui fait du bien.
Le lendemain matin, j’étais
moins fatiguée même si je n’avais pas dormi tranquille :
j’entendais de ma chambre les pleurs de Maëlis si
caractéristiques que je la reconnaissais entre tous. Elle
était plus calme et nous avons pu partager des moments plus
sereins d’observation mutuelle, d’admiration et finalement, c’est
à ce moment que j’ai senti mon attachement pour elle monter en
force. Les pleurs inconsolables qu’elle avait ont pris du sens tout
à coup : elle avait mal. Elle a eu des coliques qui lui
donnaient mal au ventre et c’était la cause de ses hurlements si
insupportables. J’avais mal au ventre quand elle criait, c’est comme
ça que j’ai compris.
De jours en jours, la situation s’est améliorée, j’ai
appris à la comprendre, à mieux répondre à
ses besoins. Le personnel de l’hôpital a été
formidable. A chaque coup de blues avoué ou non quelqu’un est
venu s’asseoir près de moi, une main sur mon épaule pour
me faire dire tout ce que j’avais sur le cœur et me montrer ce que je
vivais sous un meilleur jour que je n’étais pas capable de voir
de moi même. Chaque moment où je me suis confiée,
les personnes à mon écoute ont su me donner le recul
nécessaire pour voir les choses sous un autre angle. A ma
plainte « elle ne dort pas la nuit, elle hurle tout le temps dans
son berceau elle ne veut dormir que sur moi mais du coup je ne peux pas
dormir de peur de la laisser tomber dans mon sommeil, on dirait qu’elle
s’est jurée de m’empêcher de dormir, elle m’en veut…
» on me répondait « elle ne veut dormir que sur vous
mais elle nous vous avait jamais quittée, elle n’est pas
rassurée par le silence qui règne la nuit car avant elle
entendait toujours quelque chose : votre cœur battre. Elle veut dormir
sur vous et vous savez pourquoi ? Parce qu’elle vous aime ! ».
Une fois la tête froide, toutes ces choses sont évidentes
à mes yeux, mais sur le moment j’avais besoin qu’on me les dise.
Le personnel a été formidable. Je le redis mais je ne
trouve pas d’autre mot. Il y a eu des moments difficiles, mais à
aucun moment à mes yeux la compétence médicale,
psychologique et humaine du personnel n’est à remettre en cause.
J’ai été chouchoutée comme on ne peut rêver
de l’être et aujourd’hui je me dis que sans cette aide je ne m’en
serais pas sortie.
Maëlis a encore beaucoup pleuré la nuit pendant 3
semaines. Mais de retour à la maison, son papa a pu prendre le
relais pour la consoler de son besoin de contact physique rassurant et
pour la bercer quand elle avait mal au ventre.
Pour finir je dirai que la naissance de Maëlis a été
l’expérience la plus forte, la plus éprouvante et la plus
intense que j’ai jamais vécue. En quelques jours avec elle j’ai
la sensation d’avoir ressenti mes plus grands bonheurs et aussi mes
plus grands malheurs. Ce qui est sûr, c’est que le lien qui nous
unit, si fragile quand elle est arrivée, est devenu si fort que
la simple idée qu’il puisse lui arriver quoi que ce soit me
révulse d’horreur. J’ai même déjà
prévenu Stéphane : si par malheur il lui faisait mal (par
accident bien sûr puisque je sais qu’il fait très
attention et j’ai confiance), si par hasard il arrivait qu’il lui cogne
la tête en changeant de pièce ou de la faire tomber, je
serai capable de le frapper. Ce nouveau sentiment en moi m’a fait
réaliser que la personne la plus importante maintenant, ne lui
en déplaise, n’est plus Stéphane mais bien Maëlis !
Maintenant je passe mon temps à la regarder, elle embellit de
jour en jour, je suis fière d’elle non pas parce qu’elle est
issue de moi (ça je n’arrive toujours pas à le croire !)
mais parce que c’est elle !!! Je passerais ma vie à la regarder
dormir, à écouter sa respiration la peur au ventre de ne
plus l’entendre.
Elle fait également la fierté de son papa, il s’attendrit
de tout ce qu’elle fait, et surtout de ses petits pleurs qui annoncent
son envie de téter, ses petits cris de petit chat, et sa bouille
quand elle est repue et qu’elle est toute molle, le laisser-aller et le
bien être qu’elle dégage fait plaisir à voir !
Nous réalisons petit à petit tout ce que ce petit bout
provoque en nous de sentiments et comment elle va changer nos vies.
Nous sommes heureux mais fatigués !
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